jeudi 16 février 2012
Adieu le Kid
Il fallait une mauvaise nouvelle de la sorte pour me faire sortir de ma léthargie de blogue. Gary Carter est mort aujourd'hui. À 57 ans, d'une cochonnerie de cancer du cerveau. Je suis triste. Doublement triste, en fait. Pour son décès, mais aussi pour ce qu'il représentait. Les Expos n'existant plus, il demeurait un de leurs plus fiers porte-étendard. Mes parents m'ont amené au Stade Olympique à quelques reprises pour voir les Expos quand j'étais petit. Je ne pourrai jamais faire de même avec mes enfants.
C'est toujours plate de voir des gens qu'on a admirés s'éteindre. Ça nous rappelle le temps qui passe, et par ricochet notre propre mortalité. Quand ça arrive, le web est invariablement inondé de photos du décédé alors qu'il était en pleine gloire. Alors qu'il semblait justement immortel, aimé et adulé de tous. Alors qu'il avait toute la vie devant lui. Et on le regarde, en se disant qu'au moment de la prise de ces photos, il ne pensait sûrement pas qu'il allait s'éteindre, un jour. Ce jour est arrivé.
Je me console en me disant qu'il a pu remporter à New-York une série mondiale qui lui aura échappée lors du Blue Monday. En plus, il a été intronisé au Temple de la Renommée, alors il ne sera pas oublié.
Je suis trop jeune pour avoir connu les années de gloire du Kid à Montréal. J'ai commencé à suivre les Expos en 92, l'année de son rapatriement chez les Expos. Je me souviens m'être demandé qui était ce Gary Carter, et pourquoi tout le monde parlait de lui alors qu'il était un joueur somme toute ordinaire et plutôt vieux. Je me suis donc renseigné, et j'ai appris qui il avait été. Une star, une vraie, et la première de l'histoire des Expos. Un athlète excellent, populaire et surtout près du public. C'était un type d'athlète rare à l'époque, et ce l'est encore davantage aujourd'hui. Googlez son nom, pour le fun. Toutes les photos qui sortent montrent le Kid avec un large sourire. Quand quelqu'un aime ce qu'il fait à ce point, son plaisir devient contagieux. On ne pouvait pas faire autrement que l'aimer. Quand un athlète a la chance d'être charismatique en plus d'être talentueux, il tient la ville au complet dans le creux de sa main. Gary Carter, c'était le PK Subban des Expos. Sauf que lui, contrairement au pauvre PK, il se faisait sacrer patience par tous les abrutis de "journalistes" de l'Antichambre et autres shows de vieux branleurs.
Je me souviens d'avoir regretté ne pas l'avoir vu jouer dans ses années de gloire. En 92, l'équipe commençait à avoir de l'allure (le noyau de la formidable équipe de 94 était déjà formé) mais on savait bien qu'ils ne feraient pas les séries. Quand j'ai appris que les Expos avaient fait les séries en 81 avec Gary, je regrettais mon jeune âge.
Les vedettes ont des statuts particuliers dans notre société. On aime les chanteurs pour leur musique, on aime les acteurs pour les émotions qu'ils nous font vivre, on aime les originaux, on envie les marginaux et on vit un peu par procuration au-travers leurs exploits tout ce que nous-mêmes n'avons jamais pu ou osé réaliser. Les sportifs sont dans une classe à part pour moi. Non seulement ils ont des aptitudes physiques exceptionnelles, mais ils ont la chance de représenter une ville. J'aime Montréal. Et j'aime qu'elle soit bien représentée. Le Kid a été le meilleur ambassadeur possible pour la ville et pour les Expos. Ses exploits rayonnaient sur tout le continent, et même les gros américains pas cultivés que j'ai rencontrés lors de mes incursions au pays de l'Oncle Sam savaient qui il était.
Maintenant, j'ai le goût de m'acheter un grand champ de cultivateur et y construire un terrain de baseball pour que Gary vienne y jouer le soir venu. Pour avoir le plaisir de le revoir se présenter au bâton, le sourire aux lèvres. Pour pouvoir revoir l'uniforme des Expos qui me manque tant. Si je le bâtis, il viendra sûrement.
Salut Kid.
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