Laval... encore

Laval, c’est de la marde. Vous le savez, je le sais, on le sait, en fait c’est pratiquement le slogan de la ville. Mais c’est également une place de mafieux sales. Les parrains cheaps peuvent pas vraiment se faire construire leurs grosses cabanes laides sans personnalité en ville, alors il faut qu’ils se rabattent sur la banlieue, en y traînant leur famille moche formée d’une bonne femme cocue et de deux-trois ados qui portent des calottes croches à la palette droite et qui arborent fièrement une moustache douce de duvet jamais rasée.

J’ai déjà parlé des orgies qui ont lieu les vendredis et les samedis pas loin de chez nous. Il y a une autre affaire louche qui me chicote. Pas très loin de chez nous (merde, dans quel genre de quartier je suis installé?!?), il y a une station service. Vraiment laide, là, pas un Esso, Ultramar ou un Petro Canada. Une vieille affaire crade dont le nom m’échappe, mais je me souviens que c’est pas une filiale. Bref, ce qui est louche avec l’endroit, ormis bien sûr la laideur, c’est le prix de l’essence.

En fait, l’essence à cet endroit est toujours plus chère que n’importe où ailleurs. Et pas juste un peu, je veux dire, mettons que partout l’essence se vend 1,02 le litre, à cette station, il sera affiché à 1,15. Vraiment trop cher. Évidemment, comme c’est situé à Laval, c’est collé sur au moins deux-trois autres stations-services (parce qu’à Laval où règnent les Civics, l’automobile est reine). Et comme les Lavallois sont cons, mais pas complètement, ils ne vont assurément pas aller faire le plein à une station service qui vend le précieux or noir de 10 à 15 cennes trop chère le litre. Tout ça pour dire que sans grande surprise, il n’y a jamais personne à cette station-service. Pas la moindre voiture. En une semaine, je vois 100 fois plus de voitures devant la maison aux orgies qu’à cet endroit.

Ça me chicote. C’est clair que cet endroit n’est pas là pour vendre de l’essence. C’est un front. Mais un front pour quoi? Aucune idée. Le pire, c’est qu’avec le temps, ils font de moins en moins attention. Dernièrement, l’essence a monté. Elle était rendue à 1,12. Et eux, ils ont dormi sur la switch. Ils ont affiché l’essence à 1,02 pendant encore un bout (mais personne n’est allé faire le plein là, on est ben trop habitué de passer devant sans s’arrêter) puis, s’apercevant qu’ils ne respectaient plus leur règle d’anti-marketing, ils ont ajusté leur prix à 1,12, mais en dessinant à la main le chiffre 1 dans le 0 du 1,02. Méga cheap. Ils se donnent même plus la peine de changer les chiffres sur le panneau, ils se contentent de barbouiller par-dessus tellement ils s'en sacrent. Puis, après, ils se sont rendus compte que c’était pas assez cher et ils ont dessiné un 2 par-dessus le 1 qui est par-dessus le 0. Les mafieux, ils sont caves.

Le pire, c’est que je suis sûr qu’ils n’en ont même pas d’essence. Ils se donnent pas cette peine-là. Un moment donné, je vais y aller pour faire le plein et ils vont sûrement me dire: “ben là, va au Couche-Tard à côté, il est 10 cennes moins cher le litre!”. En fait j'aurais le goût d'y aller juste pour qu'ils sachent que leur combine ne berne pas tout le monde. Je peux pas croire qu'ils se pensent subtils. Et ça m'énerve, on dirait. Je veux qu'ils sachent que je sais. Un jour, j'irai. Mais pas là, parce que maudit, leur essence est ben trop chère!