Une fois de temps en temps, il y a un petit film avec zéro budget qui réussit à se tailler une place au soleil. Cette histoire s'est répétée en 2009 avec Paranormal Activity, qui a été réalisé au coût d'environ 15 000$ et qui a engrangé plus de 30 millions au box-office, et ce, dans son premier week-end d'exploitation seulement. La définition même du terme rentabilité.
J'adore les films d'horreur. Depuis que je suis tout petit, je recherche les trucs les plus effrayants, les plus horribles, les plus dérangeants possibles dans mon cinéma. Et j'en trouve de moins en moins. J'aimerais ça, tomber sur un film qui m'empêcherait de dormir et qui me ferait faire des cauchemars pendant des semaines. Je dois être rendu trop blasé, ça m'arrive juste pas. Peut-être que chaque humain a un quota maximum de cauchemars à atteindre dans sa vie, parce que si c'est le cas, j'ai sûrement atteint le mien alors que j'étais âgé de 8 ans. Ça expliquerait pourquoi je n'en fais plus aujourd'hui.
Toujours est-il que j'ai adoré la bande-annonce de ce film. Je me doutais que ce serait mon genre. J'aime les films d'horreur qui suggèrent plus qu'ils ne montrent, un genre qui a été prouvé efficace dans le classique Jaws de Spielberg, où on ne voit pratiquement jamais le requin (et ce uniquement à cause de troubles mécaniques, ce satané Bruce ne fonctionnant jamais comme il faut, s'il faut en croire les anecdotes de tournage) mais où la suggestion et la musique s'occupent de tout d'une façon diablement efficace. The Others et Blair Witch Project ont également appliqué avec succès cette formule. Blair Witch... J'ai tellement trippé sur ce film. Pas tant sur le film plus que sur tout le battage médiatique qu'il y avait eu aux États-Unis. Je me souviens qu'à l'époque, c'est pratiquement ce film qui m'a fait comprendre à quel point Internet était un outil de promotion redoutable lorsque bien utilisé.
Bref, je suis allé voir Paranormal Activity ce soir, au lieu de me faire chier à regarder un match où ma pitoyable équipe n'est même pas foutue d'en mettre une dedans (amertume, quand tu nous tiens!). Je suis allé au cinéma un mardi soir. Ça faisait longtemps que j'étais pas allé au cinéma un mardi soir, et je me suis rappelé pourquoi. Le monde.
C'est drôle, je pensais que tous les mongols de la province restaient chez eux le mardi soir pour s'abrutir devant Occupation Double. J'avais négligé les anglos, faut croire. Et les pauvres qui veulent économiser sur le prix d'entrée au cinéma. Maudits pauvres sales. La salle était pas mal pleine, et j'avais l'impression de me retrouver en sortie d'école de sixième année. Mais une sixième année d'école de retards, parce que même à 12 ans, j'étais plus intelligent que la bande d'abrutis qui a gâché mon film. Déjà que les gens qui parlent au cinéma, ça m'horripile. Mais il faut savoir que ce film, c'est un film un peu spécial, tourné en DV, shaky, à l'allure cheap, bref pas pour tout le monde. Et l'ambiance est importante quand on veut embarquer dans un tel film, il ne faut pas entendre des cellulaires, des rires et des cris à tout bout de champ. Je peux pas croire qu'il y a du monde qui vont voir un tel film et se lamentent à voix haute que c'est mal fait et que ça shake. Duh, bande d'épais, c'est exactement le but de l'exercice! La salle au complet était remplie de joyeux crétins qui parlaient et riaient sans raison. Mais nous, on a eu droit au jack pot.
Il y avait trois grosses charrues assises derrière nous qui ont parlé tout le long, qui riaient au mauvais moment et qui se lamentaient que c'était plate. Le genre de grosses truies qui vont juste au cinéma parce que ça leur donne un prétexte pour s'empiffrer de pop-corn et de coke sans que personne ne les voit et dont le critère de sélection pour choisir un film est qu'il doit y avoir le preview du prochain Twilight au début de la projection. Je comprends pas trop à quoi elles s'attendaient. Ça m'a fait penser quand je suis allé voir Bruno cet été, et qu'une madame offensée par toutes les queues montrées à l'écran avait quitté la salle. C'est tu si dur que ça, se renseigner un brin sur le film qu'on veut aller voir? Toujours est-il qu'à la fin du film, elles se lamentaient que c'était le "worst movie ever", Yannick et moi on se retourne et on les fixe. Elles s'en rendent compte et se taisent. Puis, on part à rire, manifestement parce qu'elles sont grosses et moches. Elles ont quitté sans nous regarder et sont probablement en train de se consoler en mangeant de la margarine avec une cuillère à même le pot, en ce moment.
En ce qui a trait au film, il y avait de bons moments. L'actrice principale laisse échapper un cri d'horreur lors d'une prise qui m'a littéralement glacé le sang, probablement le meilleur cri d'horreur féminin de tous les temps au cinéma, ce qui n'est pas peu dire! La plupart des scènes dans la chambre à coucher sont très réussies, mais dans l'ensemble, le film est beaucoup trop long. J'ai aussi une réserve sur la shot finale, mais ça, c'est moi, je suis chiâleux. Quand même, j'ai apprécié. C'est le fun, voir de l'ingéniosité et de la sobriété au grand écran. Ça nous fait changement des superproductions hollywoodiennes à la Transformers 2 ou encore Avatar, la folie de James Cameron qui a déjà dépassé les 200 millions en coûts (certains sites parlent de 500 millions si on inclut les budget de promotion).
D'ailleurs, je me permets une parenthèse: Avatar, ça a l'air d'être de la marde. Solidement. Les deux previews sont vraiment nuls. Je peux pas croire qu'il a fallu attendre 15 ans pour ça, je me sens comme lors de la sortie de Chinese Democracy. Un moment donné, on s'en torche des effets spéciaux, racontez-nous donc une bonne histoire à la place! C'est comme Robert Zemeckis, qui était un de mes réalisateurs préférés et qui est tombé dans une spirale infernale de films d'animation merdiques (préjugés! Je les ai pas vus, mais je m'assume) joués par de vrais acteurs dont le résultat a presque l'air vrai mais ne l'est pas vraiment. Ils essaient de nous faire croire que c'est ça l'avenir du cinéma? Bullshit! Cameron a attendu 15 ans pour avoir la technologie nécessaire à l'histoire qu'il voulait raconter, et on va me faire croire que Zemeckis aussi avait besoin de toute cette technologie pour nous raconter le foutu conte de Dickens A Christmas Carol? Ça faisait tu aussi 15 ans que Zemeckis attendait pour nous raconter l'histoire de Scrooge? Un conte que tout le monde connaît et qui a déjà été fait en film au moins 450 fois? Ah, mais il n'avait jamais été fait en film d'animation avec Jim Carrey qui joue Scrooge et que c'est donc ben faite, on dirait que c'est vrai, me dirait Zemeckis. Non, que je lui répondrais. Mais ça me donne pas plus le goût d'aller le voir.
Des fois, sérieusement, fuck Hollywood. Et surtout, fuck les mardis à prix réduits au cinéma et leur crowd de jeunes cons.
1 commentaire:
Bon, ton texte est intéressant, mais je vais me concentrer sur ton bout sur Blair Witch.
Une réussite exceptionnelle sur tous les points de vue. Un film d'horreur(ou suspense ou drame ou épouvante, je sais pas trop y'a pas de scène dégueux et on suppose la sorcière plutôt qu'on ne l'expose) ou l'historie à la base est fichtrement banale.
Mais le battage publicitaire, ayoye. La trame sonore (bizarroïde) où l'on indique dans la pochette que c'est la cassette retrouvée dans l'auto de Josh. Le documentaire cheesy avec des faux médiums et un déglingés qui ressemble au chanteur de Blind Melon (mais encore plus gelé) pour mousser la réalité-fausse du documentaire.
Comment faire du chemin avec peu. D'ailleurs quand ils ont eu des moyens, un sans-génie a tenté de reprendre le tout pour faire une suite, le tout d'une nullité exemplaire à en faire baver les auteurs de la série Roxy.
Bref, du génie. Faudrait vraiment que le cinméa revienne à ça.
M'a dire comme Jim Morrisson a dit à son pote Tom Baker dans le film The Doors de Stone, «On va faire un film de routard en noir et blanc, ça va être génial».
Idée simple et stupide qui aurait été hallucinante avec ses deux dingos.
nabot
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