C'est ce soir qu'on fait mentir les soi-disants experts. C'est ce soir que le coeur de la ville se mettra à battre au rythme de ses Glorieux. On a beau dire tout ce qu'on veut, les séries, c'est le meilleur temps de l'année. Il recommence à faire beau, les terrasses ouvrent, les chandails Tricolores sont légion et c'est le seul temps de l'année où des étrangers peuvent me parler sans que j'ai envie de leur dire "décâlisse!". Sortez vos jerseys, même si vous avez douté de l'équipe (moi le premier!) parce qu'en avril, tout le monde est fan du Canadien. Même ceux qui suivent pas ça habituellement.
Mini tempête dans un shooter d'eau cette semaine, Col Roulé a dit que les Caps n'avaient pas de goalers de la trempe de Miller ou Brodeur. Duh. Et Théo qui a ensuite sorti la pire réplique de tous les temps, en demandant de qui venait le commentaire, Tomas Jagr? Euh, c'est quoi le rapport? Ok, un petit cours de répartie 101 pour Théo: Quand tu fais ce genre de joke-là, ça prend le même prénom pour que le gag fonctionne. C'est pas parce que Jagr et Col Roulé sont Tchèques les deux que ça marche. Je pourrais apprendre plein de choses à Théo. Je pourrais lui apprendre comment sortir une réplique qui a de l'allure. Je pourrais aussi lui apprendre comment faire des bébés qui meurent pas au bout de deux mois. Mais bon, il goale mieux que moi, alors on est quittes. Mais il va choker pareil.
Les séries, ça me fait penser à mon enfance. Quand j'étais petit, j'avais le droit d'écouter une période des séries avant d'aller me coucher, et ma mère écrivait toujours les résultats des matches sur le frigo pour quand je me lèverais le lendemain matin. C'est drôle, dans mes souvenirs d'enfance, on affrontait toujours Boston, on dirait. Parfois Buffalo, parfois Hartford, mais surtout Boston. Comme quoi la rivalité ne vient pas de nulle part. Très vite, je me suis mis à écouter dans mon lit les fins de matches à la radio avec des écouteurs, ce qui fait que je savais toujours les résultats lorsque venait le temps de me lever et de consulter le score sur la porte du frigo. Ma mère s'en rendait compte, je crois. Mais elle continuait de les écrire. Je pense que c'est à cause de cette habitude d'écouter les matches à la radio, caché sous les couvertures, et de retenir mes cris de joie lorsque mon équipe scorait que j'aime encore aujourd'hui beaucoup écouter les games à la radio, presqu'autant qu'à la télé.
Maintenant, mon voeu n'a pas été exaucé, Jacques Martin est toujours vivant et va probablement se faire out-coacher dès ce soir. Mais bon, on va faire avec, et on va y croire pareil, parce que c'est la job du fan d'y croire. J'ai la toune le but de Loco Locass dans la tête depuis hier. J'aime pas Loco Locass, et j'haïs le rap, mais cette toune-là, c'est pas tant du rap, et les paroles me donnent des frissons. On est loin des maudites tounes poches que les stations de radio genre Énergie ou CKOI sortent chaque année quand les Habs se faufilent en séries. En plus, ils ont pas fait l'erreur de nommer des joueurs trop actuels, ce qui fait que la chanson va demeurer intemporelle. Les pauvres gars de Loco Locass, ils ont sorti ça l'année passée tout juste avant les séries qui furent une catastrophe, ce qui fait que la chanson est un peu passée dans le beurre. Peut-être que cette année, ça va aller mieux. Ça pourrait difficilement être pire en tout cas. Allez Montréal!
Icitte au Québec y fait pas froid, y fait frette
C’est de même parce que c’est de même pis c’est ben correct
On a de la place en masse
Et nos face-à-face on les fait sur la glace
Alors, on lace nos patins pis nos casques
Et comme Maurice, on glisse dans l’arène avec la haine de la défaite
Et le feu dans les yeux
En fait, quand on veut, on peut
Gagner!
En des temps si lointains qu’les francos s’appelaient Canadiens
À une époque où les pucks étaient faites de crottin
On a réuni des hommes dont le destin commun est comme un film sans fin
En Technicolor et tricolore
Bleu comme le Saint-Laurent
Blanc comme l’hiver
Rouge comme le sang qui nous coule à travers
Le corps de l’équipe c’est le cœur de la nation
Et chaque année faut clore avec une célébration
Ils l’diront jamais tel quel aux nouvelles
Mais le tissu social de Montréal
C’est de la Sainte-Flanelle
Quand y est question de hockey
Nous on fait pas dans la dentelle, OK
C’est plus qu’un sport
C’t'une métaphore de notre sort
C’est ça qui nous ressemble
C’est ça qui nous rassemble
Anglo, franco peu importe ta couleur de peau
Si tu détestes Toronto le sang qui bouge dans tes artères
Est aussi rouge, mon frère, que les chandails de nos
Vingt cœurs de vainqueurs
Qui luttent avec honneur
Les Canadiens pour une fois
Rallient tous les Québécois
Vingt cœurs de vainqueurs
Pour le pire et le meilleur
Les Canadiens de Montréal
Notre équipe nationale
Un plan de match qu’on respecte à la lettre
Un gardien alerte
Des bonnes mises en échec
Des passes drettes sur la palette
Pis des lancers précis et secs
C’est comme ça qu’on va gagner nos épaulettes!
Mais quand ça va mal, quand on cale ou on dévire
Que je voie pas un sale quitter le pont du navire
C’pas à matin qu’on accroche nos patins
Un Flying Frenchman, franchement! Ça franchit sans flancher
Allez-y les Habitants!
Quand vous la mettez dedans
Y a un petit peu de nous autres là-dedans
On est debout, avec vous
On ira jusqu’au bout
Durant la saison, c’est toute la nation
Qui vibre au même diapason
Comme quand les gens criaient : Guy! Guy! Guy!
C’était en dépit du combat constant de la vie
Ça leur donnait des forces
Y pouvaient bomber le torse
Voilà l’amorce d’un ralliement réussi
Gagner! On veut plus que participer, nous, on veut gagner
Gagner! À soir on fonce sur la patinoire pour
Gagner! Si on se défonce pour la victoire, on va
Gagner! On va gagner! On va gagner!
Enfin on fait les séries, fini les folies
Là c’est baston et rififi
Boston, Philadelphie
Avec les fantômes du Forum
On n’a pas peur de personne
Chaque homme donne le maximum
Pour que cette année soit la bonne
Au printemps la fièvre est universelle
Pis y a juste une place où la glace y faut pas qu’a dégèle
Ici le sang c’est de la sève qui monte jusqu’à nos lèvres
Le cri se change en un chant de ralliement qui s’élève
Nos chevaliers sont en cavale pour ramener le Graal à Montréal
Le tournoi est un chemin de croix parsemé d’émoi
Mais la Coupe on y croit, comme autrefois, on a la foi
Pis si c’est pas c’t'année, ben comme dirait René
«À la prochaine fois»
Québécois! On va
Gagner! On veut plus que participer, nous, on veut gagner
Gagner! À soir on fonce sur la patinoire pour
Gagner! Si on se défonce pour la victoire, on va
Gagner! On va gagner! On va gagner!
Allez Montréal!
Du sang neuf depuis 1909 avec
Jack Laviolette, Lach
Pitre et Pit Lépine en passant par
Newsy Lalonde et Joe Malone
Aurèle et Morenz
Hains, Plante, Gump et le Concombre
Pocket Rocket, Boum Boum, Cournoyer, Coco, Carbo, Casseau, Naslund
(Oublie pas les anglos, yo)
Toe, Dickie, Doug et Scotty
Shutt, Larry, Ken et Bobby
L’arrêt de Roy, rebond, Butch Bouchard à Savard, vers Béliveau qui esquive un joueur
Passe à Lafleur, Lafleur accélère, remet au Rocket Richard
Deux hommes sur le dos, rien de trop gros
Et le but!!!
Gagner! On veut plus que participer, nous, on veut gagner
Gagner! À soir on fonce sur la patinoire pour
Gagner! Si on se défonce pour la victoire, on va
Gagner! On va gagner! On va gagner!
Allez Montréal!