mardi 20 septembre 2011

Révolution?

Je suis à veille de me remettre à parler de hockey. Ça fait du bien de parler de hockey, parce que ça nous fait oublier tout le reste.

J'ai un peu mal à mon pays aujourd'hui. En fait, pas aujourd'hui. Depuis un bon bout, mais en tant qu'hypocondriaque, j'ai pris l'habitude, quand j'ai mal quelque part, de faire semblant de rien et d'attendre que ça passe tout seul. Des fois, ça marche. D'autres fois, ça marche pas et ça empire jusqu'à ce que je sois bien obligé de faire quelque chose. La conférence de presse de Jean Charest où il a insulté mon intelligence, en plus de pisser dessus et de l'envoyer chier, m'a fait réaliser qu'il était temps de faire quelque chose. Jusqu'à ce que je me rende compte que je ne sais pas quoi faire. Et je suis loin d'être seul.

En gros, on se ramasse avec un gouvernement corrompu, infiltré par la mafia, des coûts 30% plus chers pour nos infrastructures que toutes les autres provinces canadiennes, un taux d'imposition pas possible, des salles d'urgence qui débordent, des syndicats qui ont le contrôle sur tout ceux qui souhaitent faire preuve d'initiative et / ou de modernité, une langue en déclin, un appareil gouvernemental beaucoup trop lourd avec des milliers de gens qui servent à rien, qui ont des primes de départ astronomiques quand ils finissent par décâlisser et qui engagent d'autres gens qui servent à rien pour les payer à ne rien faire. On se ramasse avec une province où il y a davantage de partis souverainistes qu'il n'y a de souverainistes, et une ville de Montréal où il y a de moins en moins de services mais de plus en plus de maires. Des maires qui chiâlent tous auprès de Tremblay Premier parce qu'ils n'arrivent pas. C'est sûr qu'ils arrivent pas, ça coûte cher, avoir 258 maires!

Petite tranche de vie: j'ai appris la semaine dernière qu'ils allaient fermer la piscine municipale collée chez nous. J'ai trouvé ça plate, parce que ma fille prend ses cours de natation là. J'ai aussi trouvé ça con, parce que les infrastructures sont là et en bon état, pourquoi ne pas s'en servir au lieu de les laisser s'empoussiérer? Puis, j'ai vu que le maire de Ville Émard (mon quartier) réclamait plus d'argent de la part de Gérald Tremblay, et fermait la piscine pour économiser le salaire des gens y travaillant (une drôle de stratégie, il me semble. À moins que les 2-3 petites grosses qui avaient un emploi étudiant à cette piscine chargeaient vraiment cher de l'heure).

Mais bref, c'est là que j'ai tout de même appris de quoi. Je ne savais pas qu'il y avait un maire à Ville Émard. Pourquoi faire? Ville Émard, c'est à peu près 8 rues. Pourquoi on a besoin d'un maire pour gérer 8 rues? Je pense que je vais me présenter pour devenir maire de ma rue. Je devrais pas avoir de misère à me faire élire, mes voisins sont tous laittes ou toxicomanes, alors les gens vont voter pour moi. Si on se fie à la façon de faire de Montréal, bientôt, chaque bloc appartement aura son maire. Et ce maire devra se rapporter aux maires de rue, qui eux se rapporteront aux maires de quartiers. Diviser pour mieux régner? Diviser pour mieux s'endetter, surtout.
On peut voir ici Gérald Tremblay dans une petite réunion réunissant quelques maires de la couronne Nord de Montréal.

Avec tout ce qu'on entend sur la dette, sur les impôts, sur les catastrophes qui attendent notre province, avec l'échangeur Turcot et le pont Champlain qui seront refaits par des crosseurs de la construction, qui coûteront le quadruple du prix et qui seront prêts dix ans plus tard que prévu, avec le fameux plan Nord, les ressources naturelles de notre province qui sont pillées et défendues par des ex-péquistes jadis sympathiques, avec la seule société de notre état qui est sensée nous appartenir et qui fait des profits faramineux seulement pour hausser ses tarifs à tous les ans, il y a de quoi être pessimiste. On chiâle parfois, quand on voit un rapport sortir et incriminer une tonne de compagnies et de gens du gouvernement... sans nommer un seul nom. On voit 40 milliards disparaître en fumée dans la caisse de dépôt du Québec, mais ce n'est de la faute de personne. On rouspète un peu quand on s'aperçoit que Hamad a changé de ministère juste à temps, et que Normandeau a quitté le bateau avant qu'il ne coule (en espérant qu'il coulera), mais il ne suffit pas de chiâler, il faut agir. Et c'est un peu là que je décroche. Qu'est-ce qu'on devrait faire? Qu'est-ce qu'on peut faire?

J'en ai un peu marre du discours de niais de "Peuple, descendons dans la rue!". Avec l'arrivée d'Internet, jamais on n'a eu autant de tribune pour nous faire entendre. Blogues, facebook, Twitter, forums de discussion... Et le discours qu'on peut y lire est plutôt redondant. On entend toujours les pseudo-intellectuels et les bien-pensants reprocher au "peuple" de rester assis sur son cul et de regarder le hockey ou Star Académie au lieu de descendre dans la rue et manifester. Ben oui. On descend dans la rue, pis là, on fait quoi? On manifeste comme des cégépiens? On regarde les inévitables innocents qui vont se mettre invariablement à casser des vitres, à insulter les policiers et à crier à leurs droits lorsque ces mêmes policiers vont leur foutre une taloche ou deux bien méritées? Descendre dans la rue, c'est une belle utopie. Ça flashe sur papier, mais ça marche pas. C'est rien de concret. Pis une foule, c'est cave.

La semaine dernière, il y a un réalisateur indépendant (Denis McCready, pour ne pas le nommer) qui a lancé un cri du coeur sur le site du Voir. En gros, il fait le même constat que moi, est tanné et demande à ses citoyens de faire quelque chose. Mais voilà, il ne propose rien. Lui non plus, il ne doit pas trop croire en l'efficacité de "descendre dans la rue".

Les crottés qui nous dirigent, ils ne sont pas difficiles à comprendre. Ils sont prévisibles. Ils ne veulent qu'une chose: notre argent. Ils ne veulent pas notre bonheur, l'épanouissement de notre société ou des bonnes écoles pour bâtir un avenir meilleur. Ils veulent notre argent, notre argent encore et tout notre argent. C'est tout. C'est simple. Parce qu'ils ont beaucoup d'argent, mais ils n'en ont pas assez. Ils le veulent toute. Et ils voient qu'on en a encore un peu, et ça, ça les rend fous. Ils capotent. Alors ils trouvent d'autres moyens d'avoir encore plus de notre argent. Et c'est bien la seule chose qui leur fait mal: ne pas réussir à avoir tout notre argent. Parce qu'avec le temps, ils sont devenus pas mal bons dans l'art de nous voler notre argent, et nous, on est devenus pas mal bons dans l'art de se le faire voler.

Alors on se demande quoi faire pour rendre la monnaie de leur pièce à ces salauds-là? C'est simple. Il ne suffit pas de descendre dans la rue. Ils n'en ont rien à faire de la rue, sauf quand vient le temps de la patcher tout croche avec des matériaux de merde payés 5 fois trop chers. Non, il faut arrêter de leur donner notre argent. Les politiciens, ce sont un peu nos employés, dans le fond. On a tendance à l'oublier, et eux aussi, mais ils travaillent pour nous. Comme ils ne font pas une super job, on pourrait se permettre de couper leur salaire. Les impôts s'en viennent. J'aimerais (c'est un fantasme très fort) que l'an prochain, en avril, aucun Québécois ne paie ce qu'il doit au provincial. Ça, ça serait un message fort. Et juste pour renforcer le message encore plus, on payerait ce qu'on doit au fédéral. Avec le sourire. Mais rien pour le provincial. Une étape à la fois, on va s'occuper de faire le ménage plus proche de chez nous avant de s'attaquer au fédéral.

Ça, ça aurait un impact. Là, nos dirigeants nous écouteraient, pas mal plus que si on descendait dans la rue avec des pancartes affichant des slogans poches. Parce qu'on frapperait à la seule place qui leur ferait mal: leur porte-feuille. Sauf que pour que ça fonctionne, il faut que tout le monde le fasse. Vraiment tout le monde. Alors j'en suis rendu là dans ma démarche: trouver un leader assez convaincant, un charismatique que les Québécois vont avoir envie d'écouter et de suivre. Quelqu'un en qui on va avoir confiance et qui va pouvoir négocier avec le gouvernement quand celui-ci va se rendre compte que personne ne va lui payer ce qu'il réclame, paralysant ainsi ses activités. Une belle révolution non-violente où nous nous serons servi du point faible de l'ennemi: son amour de notre argent.

Ça pourrait être qui notre leader? Des suggestions?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Si vous n'aviez pas exclus l'impôt fédéral de votre idée, j'aurais embarqué...

Lise Michaud