vendredi 4 novembre 2011

Pourquoi je ne joue plus aux jeux vidéos


Quand j’étais petit je jouais au Nintendo. Beaucoup. Aujourd’hui, j’ai complètement abandonné l’univers des jeux vidéos, et je ne m’en porte pas plus mal. Ce sont souvent les mêmes raisons qui reviennent quand je tente de me justifier auprès de mes nombreux amis gamers qui me harcèlent pour que je retourne dans cette secte à laquelle j’adhérais jadis naguère : je n’ai plus le temps, je trouve les jeux trop compliqués, ça prend trop de temps avant de devenir bon… En fait, les seuls temps où je joue aux jeux vidéos, c’est pour revisiter les classiques 8 bits de mon enfance.

Dernièrement, James Rolfe AKA le angry video game nerd a fait un vidéo nostalgie où il racontait la première fois où il a fait le tour de Contra (sans tricher avec le code des 30 vies). Ça m’a rappelé plein de trucs, et ça m’a également donné encore plus de raisons pour ne pas jouer aux jeux vidéos modernes d’aujourd’hui.
Le bon vieux Angry Video Game Nerd vient toujours autant me chercher.

Quand on était petits, il y avait un mythe autour des jeux vidéos, puisque personne ne savait réellement ce dont ils étaient constitués. Il n’y avait pas d’internet, et le seul moyen de savoir ce qui arrivait à la fin d’un jeu, c’était de le finir. La popularité de la série Ninja Gaiden s’expliquait à même cet élément. La série était en fait une véritable histoire, avec une prémisse pas mal plus élaborée que « il faut sauver la princesse » ou ma préférée, « Le président a été kidnappé par des ninjas ». Et le seul moyen de connaître la suite de l’histoire, c’était de faire le tour du jeu. Je n'ai jamais eu la patience de faire le tour d'un jeu médiocre comme Bad Dudes, alors je ne sais pas ce qui arrive aux ninjas du président.

Best prémisse ever!

Mais au-delà de ça, ce qui était mystérieux avec les jeux, c’était les boss, ou ceux qu’on appelait dans le jargon, les « monstres de la fin ». Je me souviens de l’excitation, quand on jouait à un jeu et qu’on approchait de la fin. On n’avait aucune idée de ce qui s’en venait. Et ensuite, à la petite école, on pouvait s’en vanter.

- J’ai fait le tour de Zelda hier soir!
- Ah ouain? Pis de quoi il a l’air Ganon finalement?
- C’est un cochon.
- Ta gueule.

Legend of Zelda est un excellent exemple des jeux dont on ne retrouve plus l’esprit aujourd’hui. Quand j’étais petit, tout le monde avait un Nintendo. Quand tu achetais la console, tu avais toujours un jeu qui venait avec. La plupart avaient eu la console avec Super Mario Bros, et certains plus chanceux avaient aussi Duck Hunt et le fusil (un seul chanceux dans mon quartier avait eu le triple threat : Mario, Duck Hunt et World Class Track Meet avec le Power Pad). Et mon voisin d’en face avait eu son Nintendo un brin en retard sur les autres. Une bénédiction, parce que pour une raison que j’ignore, sa console venait avec le jeu Legend of Zelda. La fameuse cartouche dorée. Wow.


Ce jeu nous a captivé pendant de longs mois. Il y a tellement à découvrir, et pour le faire, il n’y avait qu’une solution : tout essayer. Je me souviens que nous avions lu le manuel d’instructions au moins 200 fois, à la recherche du moindre indice. Et le manuel parlait du méchant « Ganon » sans jamais spécifier ce qu’il était. Des mois plus tard, quand nous étions parvenus dans son antre, nous étions surexcités. Jamais nous ne nous serions doutés que Ganon était un cochon. Même qu’à l’école, il y avait du monde qui ne nous croyaient pas. Good times.
J'ai rarement été aussi satisfait que la première fois où j'ai réduit cet enfoiré de porc en poussière.

Aujourd’hui, tout le monde n’a qu’à aller sur le web et en deux secondes, les secrets sont révélés. Il n’y a plus de mystère. Faque moi, je joue pus.