dimanche 22 mai 2011
Macho Man
Ça m'attriste pour vrai, son décès.
J'aime bien la lutte. Assez pour assumer que j'aime bien la lutte. Du moins, j'ai déjà aimé ça. En fait je voue surtout une admiration à ces athlètes souvent ridiculisés. Bon, oui, il y en a qui sont juste fat, mais je pense la même chose à propos de 95% des membres d'une équipe de football, et on me dit que ce sont des athlètes. Alors, les lutteurs aussi méritent ce titre.
Surtout que les lutteurs, non seulement ce sont des athlètes, mais ce sont des gens qui n'ont pas de vie. Ils sont constamment sur la route. Normal, puisque le show de lutte n'est jamais local, il est ambulant. Les lutteurs n'ont donc pas d'autre famille que les autres lutteurs, et pas d'autre vie que s'entraîner. Il y a un sérieux problème de drogue dans ce milieu, comme nous le rappelle Jacques Rougeau lors de ses fréquentes apparitions télévisuelles à chaque fois que quelqu'un quelque part au Québec a besoin que quelque chose à la télé ait le moindre lien avec la lutte. Et oui, c'est du fake, on le sait tous que c'est du fake, Mais c'est difficile physiquement quand même. Chamaillez-vous avec quelqu'un en vous lançant dans les airs et en culbutant partout pendant une demie-heure, vous risquez de transpirer un brin.
En fait, j'aime bien l'aspect scénario de la lutte. C'est l'exemple parfait du défi de l'écrivain, comment constamment réinventer une prémisse simple: deux gars se tapent sur la yeule dans le ring, pourquoi? Parfois, ils réussissent à trouver des idées assez originales. Et quand les lutteurs sont assez charismatiques pour vendre l'intrigue, ça marche quand même bien. Un téléroman pour hommes. En fait, la lutte, c'est Virginie avec du sang pis des stéroïdes. Ça ne finit jamais, et dès qu'une intrigue est bouclée, il faut en redémarrer une autre.
Ce qui est drôle avec la lutte, c'est que la plupart des gars ont déjà écouté ça à une période ou une autre de leur vie. Et pour savoir laquelle, il suffit de leur demander qui étaient les Superstars de leur époque. Perso, j'ai suivi la génération qui a suivie celle de Macho Man et Hogan: Les Bret Hart, Shawn Michaels, Razor Ramon, Lex Luger et autres Tatanka ont fait le bonheur de mes 14 ans. Mais je connais quand même Macho Man. En fait, Macho Man, c'était une légende, parce que même ceux qui n'ont jamais écouté de lutte savent qui il est. Ou plutôt qui il était.
Le fléau des lutteurs morts prématurément continue donc. Les lutteurs ayant abusé des stéroïdes n'étant pas quelque chose de très récent dans l'histoire, on commence à peine à découvrir les effets à longs terme de ces abus. Ça me fait un peu penser au fléau des blessures au cerveau, au hockey. On va en voir les effets dans une couple d'années, même si ça commence déjà.
Macho Man a pratiquement inventé l'art du personnage à la lutte, avec Hogan. Respect. Je me souviens encore de ses pubs télé de Slim Jim, une cochonnerie infâme qui avait pourtant l'air drôlement appétissante lorsque Randy Savage en vantait les mérites. Peut-être que ce sont les Slim Jim qui ont arrêté le coeur du Macho King. Probablement pas. Il s'en va au paradis des lutteurs rejoindre une trop longue liste: Owen Hart, Yokozuna, Bam Bam Bigelow, le British Bulldog, Eddie Guerrero, Mister Perfect et plusieurs autres (j'ai pas nommé Chris Benoit, parce que je pense pas qu'il est au paradis). C'est pas des jokes, les ex-lutteurs vivants sont presque rendus des aberrations. Il a fallu que je fasse une recherche Google pour vérifier si Lex Luger était toujours en vie tellement je suis pas habitué de voir les retraités WWE vivre plus que 2 ans après leur retraite. C'est pour ça que j'étais triste quand j'ai appris que Shawn Michaels se retirait. J'ai pas hâte que Ric Flair claque, non plus.
Bref, salut à toi, Macho Man Randy Savage. Ton dernier cadeau aura été d'être l'inspiration de la seule bonne joke parmi toutes les tentatives ratées sur le web de rendre la fin de monde du 21 mai humoristique... L'explication ultime du non avènement de la fin du monde...
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