jeudi 20 août 2009

The Cove


C'est un documentaire sur les dauphins qui vient de sortir. En fait non, c'est pas un documentaire sur les dauphins, c'est un documentaire sur le massacre des dauphins qui a lieu chaque année dans une petite crique de Taiji, au Japon.

Je voulais aller le voir avec ma blonde, parce qu'elle trippe sur les dauphins autant que moi je trippe sur les requins, et que j'avais vraiment été marqué par le documentaire Sharkwater, sorti il y a 3 ans. The Cove, ça semblait pas mal être le penchant dauphinien de Sharkwater.

Le problème avec ma blonde, c'est qu'elle est l'amie des animaux. Trop. Elle n'accepterait jamais d'aller voir un film où elle sait qu'il y a des dauphins qui meurent. Mais moi, dans ma grandeur d'âme légendaire, je jugeais que c'était nécessaire, que ça méritait d'être vu. Il a donc fallu que je lui dise que je l'amenais voir un film, mais sans lui dire lequel. Mais ma blonde, elle aime pas beaucoup les surprises. Elle a fini par deviner et n'était pas trop enthousiaste au début. Mais je pense qu'elle a aimé ça quand même. Je pense. En sortant, elle m'a dit qu'elle se sentait mal d'être déjà allée nager avec des dauphins.

Moi: Tu vois, quand on va avoir notre petit cul, on l'amènera jamais à Sea World.
Elle: Ouain, mais si il veut vraiment y aller?
Moi: On lui montrera ce documentaire là.

En fait, the Cove, c'est pratiquement un film. Du point de vue de l'angle, c'est foutument réussi. On nous présente le héros au début, Rick O'Barry (dont le capital de sympathie explose de façon inimaginable pendant le film. En sortant du film, on ne peut faire autrement que de trouver que Rick est un héros, d'où la chanson Heroes de Bowie qui conclut le tout). Donc on nous le présente: il s'agit du gars qui a capturé les dauphins et qui les a entraînés pour la télésérie Flipper. Il est passé de pionnier dans le dressage de dauphins à activiste qui milite pour la libération de tous les dauphins et la fermeture des SeaWorld et autres Marineland de ce monde. Après nous l'avoir présenté, ils exposent les faits: chaque année, 23 000 dauphins sont amenés sur le bord de la rive à Taiji, les pêcheurs en capturent quelques-un pour les parcs d'amusement puis massacrent tous les autres dans la crique, à l'abri des regards, et où personne n'a le droit de prendre de photos.

Donc, le docu expose l'équipe montée par Rick pour aller cacher des caméras dans la crique afin de prendre des images et d'exposer au monde entier, dont les classes politiques, ce qui se passe dans la crique. C'est là qu'on se croirait dans un film. C'est assez stressant parce qu'il faut savoir qu'au Japon, les autorités ont le droit de t'emprisonner sans preuves pour 28 jours, et la torture est légale. Pendant leurs expéditions, on voit clairement qu'ils ont pas trop le goût de se faire pogner. Et je les comprends.

Mais autant j'ai aimé ça, autant il faut exposer les faiblesses. En fait, c'est un film un brin hypocrite, parce que c'est sûr que des dauphins, c'est beau, c'est intelligent (hé, c'est le seul animal à part l'homme qui fourre pour le fun, respect!) et on a pas le goût de les voir mourir. Reste que quand les pêcheurs les tuent, ils vendent la viande qui sera commercialisée. Exactement comme on fait pour les vaches, les poules et les cochons. Le docu essaie de s'en sauver en disant qu'il y a trop de mercure dans la viande de dauphin et que c'est malsain pour l'homme, mais rendu là... Y a sûrement plein de cochonneries malsaines dans le boeuf et le poulet qu'on mange, aussi.

C'est ça qui m'avait marqué dans Sharkwater. Les braconniers qui tuent les requins, ils les capturent, coupent leur ailerons et jettent tout le reste dans la mer. Ça, c'est révoltant.

En plus, les requins sont solidement en voie d'extinction, contrairement aux dauphins. Ils sont tout en train de fucker l'écosystème des océans. Mais bon, les requins ont mauvaise presse, alors leur massacre passe inaperçu alors que celui des dauphins sera sûrement plus remarqué avec ce documentaire. Hey, je suis rendu un blogueur engagé. Et enragé. J'aime vraiment ça, les requins.

Mais quand même, The Cove, c'est excellent. La scène où on voit le massacre des dauphins est quelque chose. Un bon documentaire, ça vient me chercher. C'est pas objectif, mais je me demande si ça existe, un docu objectif. Bref, allez le voir. Pour ceux qui restent à Montréal évidemment, parce qu'il est juste à l'affiche à une place dans tout le Québec.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est pas parce que les requins sont en voie d'extinction qu'il faut attendre que les dauphins le soient pour faire quelque chose....

V