jeudi 3 février 2011

Je jure de dire toute la vérité...


Je suis allé en cour il y a deux semaines. Rien de ben grave, j'étais juste accusé de viol. Nan, j'avais contesté un ticket il y a 1000 ans de cela. C'est tellement long quand tu contestes un ticket que tu as le temps de l'oublier, jusqu'à temps que tu reçoives un beau petit papier qui te convoque, et là tu te dis "ah marde, je vais perdre. J'aurais dû le payer". Parce que quand tu contestes, c'est pas mal tout le temps sur le coup de la frustration ou juste par principe, mais avec le recul, tu te rends souvent compte que finalement, c'était moins de trouble de juste fermer ta gueule et de payer. Mais bon, rendu là, je n'ai plus trop le choix. Je mets mon plus beau linge (un t-shirt des Ramones, mais pas mal neuf) et j'y vais.

Sur place, c'est une petite salle, avec juste une juge, une procureure et un gars que je sais pas trop ce qu'il fait là, un genre d'accessoiriste. Il y a 4-5 bancs d'église pour attendre son tour, alors je prends place et je sors un livre en attendant. Je commence à lire, puis je sens une main qui me tapote l'épaule. Je me retourne. Un gardien de sécurité.

- T'as pas le droit de lire.

- Hein?

Je le fais répéter, parce que je suis à peu près certain d'avoir mal compris. Il ne bronche pas.

-T'as pas le droit de lire.

Wow. Cette phrase n'a pas de sens. Does not compute. À moins d'être en Chine, ce qui n'est pas mon cas. Habituellement, soit je lui demanderais pourquoi, soit je ferais une remarque de smart ass sur les possibles dommages collatéraux que le fait que je sois en train de lire pourraient causer. Mais là, je suis sur le point de passer devant la juge, et j'ai pas le goût d'avoir l'air de mauvaise foi. Alors je ne dis rien et je range mon livre. Mais quand même... Si j'étais en train de jouer du drum, je dis pas, mais lire?

Alors j'attends mon tour en écoutant distraitement les causes entendues avant la mienne. Je m'étire et je place mon bras le long du dossier du banc d'église. Et là, je sens encore un tapotement. Le même gars.

- Mets pas ton bras là.

-Hein?

C'est une joke? Je le regarde. Il a pas le goût de rire.

-Mets pas ton bras là.

Ayoye. Il y a tout un protocole à suivre en cour, ça a l'air. Je sais pas qu'est-ce qui est le moins dommageable dans la vie, un gars qui lit ou un gars qui met son bras sur un dossier. Anyways, je retire mon bras et je ferme ma gueule, me demandant si j'ai le droit de respirer dans cet endroit. Et le pire, c'est que pendant tout ce temps, j'avais la graine à l'air et il n'a jamais rien dit!

Je me suis quand même promis qu'en sortant, j'irais lui demander pourquoi on n'a pas le droit de lire ou de mettre notre bras sur le dossier. Sauf que finalement, j'ai gagné ma cause et j'ai été acquitté, à ma grande surprise. J'étais tellement content que je me suis poussé sans penser à rien d'autre.

3 commentaires:

Anna a dit…

J'ai ri sauf que chu un peu saoûle, ça compte pas j'imagine?

Anonyme a dit…

T'as pas le droit de rire ! T'as pas le droit d'être saoûle non plus ! Et encore moins le droit d'imaginer !
C'est un blogue ici madame !

nabot

Anonyme a dit…

J'adore sans exceptions toutes les jokes de pénis.

Vâaze