dimanche 22 novembre 2009

Love to hate

Il y a un tas de trucs que j'aime pas. En fait, pas aimer des trucs, c'est probablement un des trucs que j'aime le plus faire. Pas aimer des trucs, c'est un art, et lorsque c'est bien exprimé, ça devient une passion. Et en toutes ces années de pas aimage de trucs, je me suis mis à diviser ma haine en catégories.

Les trucs que j'aime pas mais qui pognent et que je comprends pourquoi.

Ça, c'est la plus grosse catégorie. Ça contient à peu près tout ce qui est populaire, facile d'accès, pas recherché ou commercial. La plupart du temps, j'aime pas ça, mais je comprends pourquoi ça marche. Éric Lapointe, ça pogne parce que ça donne aux gens pas cultivés musicalement l'impression qu'au Québec aussi, on peut faire du gros rock sale comme les Américains. Occupation Double, ça pogne parce que c'est du beau monde. En fait TVA au complet pogne parce que la population du Québec est vieillissante. Twilight, ça pogne parce que ça représente le fantasme ultime de plusieurs générations de filles vieux jeu qui rêvent encore au Prince Charmant et qui croient que la job principale d'un chum, c'est de protéger sa blonde. Et de la transformer pour la rendre comme lui. Et de l'aimer inconditionnellement pour l'éternité. Et d'avoir la face qui brille quand il fait soleil. Et d'être en bedaine dans le bois. D'ailleurs, parenthèse, j'étais content que New Moon ne batte pas le record du box office de The Dark Knight pour un premier week-end d'exploitation. Ça aurait pas été juste en plus, parce qu'au nombre de petites grosses qui vont voir le film pis qui sont obligées d'acheter deux sièges pour poser leur gargantuesque cul, c'est sûr que les ventes de billets vont bien.

Les trucs que j'aime pas, mais qui pognent et que je ne comprends pas pourquoi.

Une variante de la première catégorie. Objectivement, et dieu sait qu'il est parfois difficile de demeurer objectif quand il est question d'art, objectivement donc, je ne comprends pas pourquoi Rachid Badouri pogne, même chez les gens qui ont vraiment pas de goût. Ou comment le monde font pour écouter radio énergie (NRJ?). Ou pourquoi les gens achètent tous les disques de Noël qui sortent, tiens.

Les trucs que je suis vraiment le seul à ne pas aimer.

Parfois, cette catégorie est la plus inquiétante. Quand vraiment, quelque chose est unanime, succès autant critique que commercial, et que moi je déteste, je me pose des questions. Peut-être que c'est moi, le problème, dans le fond. Nan. J'aime mieux me faire croire que j'ai raison et que tout le monde a tort. Par exemple, La Vie La Vie. Encensé comme c'est pas permis. Plate à faire brailler une roche. Oui, belle réalisation, bons dialogues, bons comédiens. Mais quand l'histoire est plate, tout le reste n'a plus d'importance tant qu'à moi. Jamais vu une série où il se passait aussi peu d'affaires. C'est ça quand t'as pas de personnage de méchant. Ou encore, le livre The Road, de Cormac McCarthy. God. Considéré par plusieurs comme le meilleur écrivain américain toujours vivant (Paul Auster lui botte le cul tant qu'à moi), il a remporté un prix Pullitzer pour ce roman, que j'ai trouvé non seulement plate, mais pénible à lire, parce que pas si bien écrit (ce gars-là a jamais entendu parler de la ponctuation?!?). C'était peut-être la traduction le problème, je l'ai lu en français. Pourtant, même sa Majesté Patrick Lagacé en a fait l'éloge en fin de semaine sur cyberpresse, en employant les mêmes termes que tout le monde: terrifiant, dur, insupportable, cruel... Blah. C'était pas aussi mièvre que l'Alchimiste, mais ça ne mérite vraiment pas tous ces éloges selon moi. Je dois être désensibilisé. Et je vais quand même aller voir le film. Peut pas être pire que le livre.

Les trucs que j'aime pas, mais qui pognent pas.

Ouain. Cette catégorie-là va un peu de soi. J'aime pas les Moquettes Coquettes, et leur show est tellement malaise que je pense qu'elles non plus, elles ne s'aiment pas. (celle du milieu me fait peur, pour vrai. Elle a l'air vraiment méchante, et d'habitude, j'aime les méchants, mais elle, c'est trop). J'aime pas Marc-André Niquet (ou Fortin, peu importe) , et il pogne pas. J'aime pas l'ADQ, et ça vole pas haut leur affaire. Finalement, des fois, je reprends un peu confiance en le genre humain.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Pour ma part, y'a deux affaires qui pognent et je comprends crissement pas pourquoi:

André Sauvé

Malajube

J'haïs tellement ça ! Y'a aussi les cowboys fringants, mais ça mon Ben, je sais que je peux pas te dire ça ! Mais c'est tellement de la marde: À go, j'ai fait un cours de philo et un de politique puis ça m'inspire des rimes cheap !

Ex.: Toi qui crois que le bonheur s'achète
Que l'argent amène la liberté
Toi qui s'dis qu'en regardant à drette
Tu feras une meilleure société

zzzzzzzzzzzz

C'mon ! Le mot société dans une toune ! Qui rime avec liberté ! On est pas loin du Boum avec un message qu'on dirait écrit par un ti-cul de 17 ans !

Anyways !

Lu

Ben a dit…

Haha!
Tu peux haïr les cowboys fringants, ça me dérange pas, et ça fait partie des choses que je comprends qu'on peut détester. André Sauvé aussi.
Mais Malajube? C'mon toi-même!
Tu peux ben rester à Laval!
Ah, et on écrit pas Boum, on écrit Boom. Un peu de respect pour le poète qui rock le Québec!