dimanche 6 septembre 2009

Orgie!


Yé!

Je reste à Laval depuis un an et des poussières (déjà...). Tout le monde sait à quel point j"apprécie. Tous mes préjugés sur la place se sont avérés véridiques, ce qui a contribué à les renforcer, si bien qu'aujourd'hui je suis encore plus anti Laval que je l'étais avant d'y demeurer, tout en y demeurant. Triste. Mais y a une chose que j'aime bien de l'endroit où je reste.

En fait, c'est pas que j'aime ça, c'est plutôt quelque chose qui m'intrigue. Qui pique ma curiosité. Et qui me fascine. Je reste dans le fin fond de Laval, dans un coin très rural, rien à voir avec les quartiers "blocs jaunes et bruns" qui pullulent le long de Chomedey. C'est donc un coin très tranquille, isolé, et mes voisins, outre le tapochon qui a 14 chars et l'autre qui se promène en arborant fièrement les "rapist glasses" de Jon Lajoie, sont sans histoire. Mais j'ai un voisin (pas direct, mais vraiment pas loin de chez nous) qui a visiblement une histoire.

Dans mon quartier, c'est pas mal tout ou rien. Il y a des méga cabanes neuves qui ont l'air d'hôtels tellement elles sont grosses, et il y a des vieux taudis de merde que je ne prendrais même pas comme remise. Et à une des méga cabanes, il y a des orgies. Chaque vendredi et samedi soir, tard (genre vers minuit), la rue se remplit de chars. Littéralement. C'est impossible de ne pas le remarquer. Une fois je suis rentré tard et en passant devant la maison à orgies, je trouvais qu'il y avait pas beaucoup de chars dans la rue comparé à d'habitude, alors je les ai comptés. Il y en avait 32. Quand 32 ça semble peu, c'est que d'habitude, y en a pas mal. Et chaque vendredi et samedi, quand l'orgie bat son plein, il y a une petite lumière jaunâtre qui est allumée dans une des fenêtres au-dessus du garage. J'imagine que c'est le signal, ça veut dire que l'orgie est on! Parce que tous les autres soirs, il n'y a jamais de lumière dans cette fenêtre. Jamais. En plus d'un an, ça peut pas juste être une coïncidence.

Au début, ma copine était d'accord avec moi à propos des orgies, mais là, elle semble douter. Elle dit que c'est peut-être autre chose, mais elle est pas capable de me donner d'exemple, ce qui fait automatiquement de ma théorie la plus plausible. Parce que sa théorie de démonstration Tupperware tardive ne tient pas la route selon moi. Elle est peut-être juste tannée de m'entendre parler d'orgies à tout bout de champ.

Depuis que je reste ici, les deux maisons qui entourent la maison aux orgies ont été mises en vente et vendues. Je comprends. Ça doit être tannant pour les voisins, tant d'action chaque fin de semaine. Et la maison elle-même est à vendre depuis peu. Peut-être qu'ils changent de place fréquemment pour pas se faire repérer par des détectives amateurs comme moi.

Bon. Je fais un peu de désinformation, parce qu'au fond, je le sais pas ce qui se passe dans cette maison, les vendredis et samedis soirs. Mais c'est trop clair que c'est quelque chose de pas net. Si c'est pas des orgies, ça doit être du traffic de drogue assez solide, avec consommation sur place. Et même ça, ça vire souvent en orgies, alors... Je me suis toujours dit qu'un jour, j'irais voir ce qui se passe là-bas. Ce jour est arrivé hier.

Je suis revenu tard de camping avec ma blonde, et elle dormait dans la voiture. En passant devant la maison à orgies, je remarque la vingtaine de char (depuis environ 5 mois, il y a moins de char aux orgies. Soit les participants se font des lifts entre eux, soit le proprio a décidé de remanier sa business pour la rendre plus intime, des petites orgies familiales relax, tiens!) et la lumière blafarde qui semble me narguer. Calvince que ça m'intrigue. Je vais me stationner chez nous, ma blonde se couche, j'attends qu'elle s'endorme (ce qui veut dire que j'attends 30 secondes) et je ressors.

En marchant, je me sens un peu stressé. Et con, surtout. J'ai l'air d'un morveux de 15 ans qui se mêle pas de ses affaires. Et surtout, je n'ai pas de plan. Je n'ai aucune idée de ce que je vais faire. C'est même pas que je veux participer aux orgies, je veux juste savoir ce qui se passe dans cette maison. Ça m'intrigue trop. Sauf qu'une fois sur place, je gèle. Je fais quoi, là? Je me trouve devant la maison, entre une vingtaine de chars, et je me demande quelle est la procédure à suivre. Est-ce qu'il y a un mot de passe? Est-ce qu'il faut avoir été invité? Je m'imagine trop frapper à la porte, entrer avec un air casual et enlever mes souliers, comme si j'étais un habitué de la place, et voir ce qui va m'arriver. Peut-être que je passerais comme une lettre à la poste. Peut-être que je mangerais la volée de ma vie aussi. Sûrement que ça coûte une volée, entrer là. Ma blonde dit avoir déjà vu les propriétaires de cette maison, qui ressemblaient aux clichés mafieux italiens cheaps de Laval. Cheap ou pas, un cliché, ça peut être dangereux parfois.

En poirottant devant la maison, je tends l'oreille. Il n'y a pas de musique, pas de bruit de baise, rien. En fait le quartier est vraiment mort, comme d'habitude, si on fait abstraction de l'escadron de voiture stationnées de chaque côté de la rue. Je m'assois derrière une voiture et j'ai l'idée d'attendre. Si jamais un nouvel invité se pointe, je vais pouvoir le regarder entrer, écouter s'il dit un mot de passe ou je sais pas quoi. Mais il est passé une heure du matin, et après 10 minutes, je me dis que plus personne ne viendra. Décourageant. Mes yeux tombent alors sur la pancarte à vendre, qui est maintenant appuyée sur les arbres, sur le côté de la maison. On dirait que de la façon que la pancarte est placée, je ne suis plus certain si la maison est toujours à vendre. Elle a l'air en stand by. J'ai une mini idée qui me vient alors: je pourrais cogner à la porte et dire que je passais dans le coin et que j'aimerais visiter la maison. Qui visite une maison à une heure du matin, me répondrait probablement mon interlocuteur? Je pourrais toujours me défendre en disant avoir vu de la lumière et une vingtaine de chars dans la rue, affirmant que visiblement, personne dans cette maison n'était couché. Ouain. Pas ma meilleure idée en carrière.

Le pire, c'est qu'il y a pas de punch à mon histoire. J'aurais aimé ça écrire que je me suis rendu en arrière et que j'ai tout vu par la porte-patio, mais je suis trop peureux. J'ai pas osé y aller, de peur de marcher sur une mine, et je suis rentré chez moi la queue entre les deux jambes. Ça me prendrait un ami courageux (et idéalement costaud) pour m'accompagner lors d'une prochaine fin de semaine, là je serais game d'en faire davantage. Des volontaires?

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Vas-y avec une fille. Si c'Est une orgie, ils vont te laisser entrer!

Melle

Anonyme a dit…

Si c'est une soirée genre échangiste, vas-y avec Vé ! Tu vas rentrer les doigts dans le nez ! Puis après, dites que vous êtes pas game, tu va satisfaire ta curiosité.

Weird histoire ! Je veux savoir !

Lu

P.S. Tu es dans un coin étrange de Laval... Bloc jaune et brun ? Taudis et grosse maison ? WTF !???!

Ben a dit…

L'affaire c'est que je sais pas c'est quoi! C'est pour ça que je veux faire du repérage avant d'aller frapper bêtement à la porte!

C'est pas mon coin de Laval qui est étrange, c'est Laval au complet!

PS: Lu je pensais que c'était toi Melle. Je me demandais c'était quoi ce nouveau surnom...

Anonyme a dit…

Nope, c'est pas moi Melle. Sans doute une Mélanie ?!

Attend que ta blonde crève ses eaux, va cogner à la porte pour avoir de l'aide. Essaie de "timer" l'accouchement avec une de ces soirées mystérieuses ! Tu sauras percer ce mystère...

Laval n'est pas toute comme ça ! Je t'ordonne de venir faire un tour dans mon coin !

À+ Ben !

Lu pas Melle !

Anonyme a dit…

Calvaire, je me bidonne et crache mes céréales partout en lisant ton histoire et y'a même pas une image de boule ou de bukkake.

Calvaire, écris-tu pour Jean-Thomas Jobin ces temps-ci, mon pas de punch.

Si ça te prends juste de la compagnie pour voir ce qu'il y a en face, m'a y aller avec Vâze. Déguisés en scout, on va passer vendre du chocolat.

T'as pas pensé que c'était une ligue de quilles qui allait prendre un verre chez ton voisin pour finir la soirée.

calvaire !

nabot

Anonyme a dit…

T'sé Ben, dans la vie y'a des choses que t'aimerais savoir mais que tu ne devrais pas savoir...

Je crois que cette maison cache ce type de situation. T'imagine rentrer dans la piaule pis voir 14 personnes en train de faire de la poudre...

Le proprio ne veut pas que tu détiennes ce genre d'info, tu comprends!

Tu dois le savoir. Y'a la moitié de la colonie artistique qui carbure à la poudre.

Dis-toi aussi que les vrais riches restent dans des vrais quartiers de riches pis que les vrais gens ordinaires restent dans les vrais quartiers ordinaires.

Je te propose d'y aller de jour pis genre d'inviter les gens à aller souper chez vous. Tu pourrais avoir de l'info entre deux tracks.

Héhé. T'es mon idole.

Vaze