Voilà, voilà, voilà...
J'ai pris du retard en pas propre. Mais j'ai une bonne raison. Je reviens tout juste de Boston, et je n'ai pas eu le temps (ni le goût, honnêtement) de faire mes mises à jour là-bas. Alors allons-y.
Je suis arrivé à Boston samedi soir avec un groupe organisé. Magnifique ville, en passant. La majeure différence qu'il y a entre Boston et Montréal, c'est l'odeur. À Montréal, ça sent la coupe. Comme le match 2 était à Montréal, on s'est dépêché de se rendre au centre-ville pour écouter le match dans un pub. J'y suis entré fièrement, avec mon chandail du CH, mon drapeau en cape et mon fidèle balai. Mon ami Mathieu m'avait fortement déconseillé d'apporter mon balai au centre-ville, prétextant que j'alais me faire refuser l'accès à tous les bars. Mais je ne l'ai pas écouté, prétextant qu'il est un imbécile. Une fois rendus au The Fours, un bar sportif très bien coté, je me suis fait ordonner par un doorman de laisser mon balai et ma cape au vestiaire. Parfait. Vous pouvez m'enlever mes articles, mais vous ne pouvez pas m'enlever mon amour pour mon club. Ni mon chandail, d'ailleurs. Notre groupe a complètement pris possession du bar. Il faut dire que les Yankees affrontaient les Red Sox cette journée là à Fenway, et les Bostonnais sont beaucoup plus baseball que hockey. Alors le bar était à nous. Et on en profitait.
Après une pinte, c'était 1-0 et tout allait bien. Comme je ne vais pas souvent à Boston, et vu qu'on se trouvait sur une rue pleine de pubs, j'ai voulu aller en territoire plus hostile. Enter the Sullivan's Tab, un pub beaucoup plus "Bruins" selon Mathieu. Parfait. On rentre, Un doorman vient nous voir et nous demande nos cartes. On lui montre. Il nous demande ensuite nos passeports. On rigole. Quoi, c'est pas une joke? Non. On lui dit qu'on n'a pas nos passeports. Il dit qu'on va devoir quitter dans ce cas. Mathieu lui montre deux cartes prouvant qu'il a l'âge, et moi je lui montre ma calvitie en criant "I'm bald! I'm bald!" et c'est alors qu'un autre type, appellons-le King Kong, viens nous demander quel est le problème. La charpente de King Kong nous a fait réaliser qu'on était peut-être mieux de changer de bar. Ce que nous fîmes.
Nous sommes donc allés donc allés à un autre sports bar sympathique. En entrant, je vois 4 chandails des Bruins... et un de la Sainte Flanelle, dans laquelle se trouvait une charmante demoiselle. Nice jersey, que je lui dit. Nice cock, me répond-t-elle. En fait non, elle a dit Thanks, you too. Mais ça veut à peu près dire la même chose. Nous nous installons donc au bar, commandons de la bière et regardons le match. À côté de nous se trouvait un Bostonnais qui suivait le baseball, qui en était à la huitième manche. J'en profite pour lui demander si les fans des Sox aiment Éric Gagné, s'ils le détestent ou s'ils s'en foutent. Ils le détestent. C'est vrai qu'il n'a pas été très bon. Mais je m'égare.
Alors on se prend une pinte, on jase un peu, on quitte pour aller manger à l'autre bar entre la 2 et la 3, mais on se trouve pas de place. Donc, on revient dans le même bar, on se prend un pichet et on va s'assoir aux tables. La troisième commence. On mène 2-0, Little Tits est magnifique et tout va bien. Sauf que Boston score, le bar se réveille un brin et la serveuse nous ignore. Après beaucoup de patience, on finit par lui demander le menu. Elle nous l'apporte, puis continue de nous ignorer avec toute la grâce qui la caractérise. Hum... Serait-ce parce qu'on ne porte pas le chandail local? Possible. Nous continuons néanmoins de regarder le match. Boston score. Jesus Price vient de perdre son jeu blanc, qu'on se dit. Mais ça n'augure pas bien. Notre avantage numérique est pitoyable. On commence à stresser... et à être affamés! Finalement, Boston égalise. Les fans de la place crient de joie. On se met à crier aussi lors des beaux jeux des nôtres, question qu'ils sachent qu'ils ne sont pas tout seuls. Le tout l'estomac vide. Lorsque les trois périodes réglementaires sont terminées, nous nous levons et quittons. C'est là que je me fais interpeller par un Bruins, qui me ridiculise et me dit que si j'étais un vrai fan, je resterais jusqu'au bout. Je lui répond que je resterais ben, mais que je ne me fais pas servir. Il rit et me dit que je ne serai servi nulle part habillé comme je l'étais. Nous quittons donc et retournons rejoindre les autres au The Fours, là où on sert les fans des Habs. Nous commandons et nous installons pour la prolongation.
KOVALEV KOVALEV KOVALLLLLLLEEEEEEEEVVVVVVVVV! J'ai déjà pus de voix.
Dans l'euphorie du moment, je pique un sprint et retourne au bar pour voir le gars qui a osé me traiter de faux-fan. Il est dans l'entrée et me voit arriver avec mon plus beau sourire baveux. "Get out of here" me dit-il. Je le nargue gentiment, lui disant que je n'aurais pas été un vrai fan si je n'étais pas revenu le voir. Il me pousse un peu (sans malice) et un doorman, appelons-le Hulk Hogan, vient me souhaiter bonne soirée. Le message est clair mais je m'en fous, on a gagné. Je retourne au The Fours.
Là, on a l'idée du siècle: se rendre à l'hôtel des Canadiens pour leur montrer qu'ils ne sont pas seuls à Boston. Le problème, c'est qu'on ne sait pas à quel hôtel ils sont. On se renseigne auprès d'un journaliste du Journal de Montréal qui est avec nous, et il ne le sait pas. On sort donc du bar, bien décidés à au moins aller fêter notre victoire. Je récupère mon drapeau et mon balai, qui est encore plus pertinent maintenant. Nous étions à ce moment collés sur le Banknorth Garden, l'endroit où les Bruins jouent. Et c'est là que la chance nous sourit. Un énergumène vient nous voir et commence à radoter. Il avait l'air un peu soûl, mais avec le recul je me rends compte qu'il est juste bizarre. Il commence à dire que les joueurs des Bruins vont ariver à ce coin de rue vers 12:30, qu'ils sont tous parkés au Banknorth Garden, que Chara conduit tel char et que Julien en conduit un autre... Nous sommes passés de sceptiques à convaincus lorsqu'il nous a raconté qu'il venait souvent huer les gars des Bruins, qu'il était un fan des Canucks et que si on voulait déranger les Bruins, fallait revenir à minuit et demi. On décide donc de prendre le tuyau de l'étrange bonhomme et on se rend en boîte en attendant.
Évidemment, je ne peux rentrer avec mon balai. Je le cache donc dans une ruelle et je retire ma cape-drapeau pour la fourrer dans ma poche. Nous entrons dans un bar. Les gens sont très sympas, j'ai une longuer discussion avec un gars fan de l'Avalanche qui est allé à l'école avec Chris Higgins et Mathieu se fait expliquer par un autre gars qu'à Boston, les Red Sox et les Pats passent avant tout. Bref, on s'amuse bien lorsque j'ai une des bonnes idées qui me caractérise. Dans le bar, il y a une mezzanine. Sur le mur en face se trouve un écran géant où sont projetés les images des gens qui dansent sur la mezzanine. Il y a une section qui semble être réservée excusivement aux jolies filles, et la caméra est continuellement sur elles. Je monte. Je me rends à l'endroit, qui effectivement, est surveillé par un doorman black, appelons-le Darth Vader. Je me mets donc le plus proche possible des filles, je sors mon drapeau et le suspends dans le vide, dans le champ de la caméra. Le merveilleux logo des Canadiens apparaît alors sur l'écran géant du bar, provoquant chez moi une excitation encore plus grande que celle provoquée par les pitounes qui dansent. Le bar ne semble pas d'accord avec mes préférences, toutefois, parce que de copieuses huées se font alors entendre. Le temps que des complices prennent des photos, Darth Vader me donne un char de marde, m'insulte et me dit de "get the fuck outta here". Je descends rapidement, me demandant s'il parle du bar ou de l'étage. J'opte pour l'étage et je retourne voir mes copains. À ce moment, un immense, mais alors là immense doorman, appelons-le La planète Mars, s'avance vers moi. L'espace d'un instant, j'ai le temps de me dire que j'aurais dû prendre des assurances pour mon périple, jusqu'à ce qu'il me dise" You're looking for trouble?" avec un grand sourire. La planète Mars était finalement très sympathique, elle m'a dit que j'étais bien courageux, Mathieu lui a expliqué que j'aimais perturber et la planète Mars nous a trouvé comiques tout en rigolant de son gros rire de planète. J'irai m'installer sur la planète Mars, un jour.
Enfin, on finit nos bières et on retourne au Garden. Là, notre hurluberlu est encore présent, criant après les policiers et encourageant les Sabres de Buffalo (!??!?!). On attend, donc. On attend. Encore. On rencontre d'autres membres de notre voyage, qui attendent avec nous. Hurluberlu s'en va. On commence à décourager et on s'apprête à prendre un taxi lorsque l'impensable se produit: une grosse bus de luxe arrive et s'arrête devant nous. Je suis fou. Les rues sont désertes et nous sommes seuls mais on s'en fout. Je prend mon drapeau, Pat s'empare du balai et commence à balayer. La porte s'ouvre et des membres du staff entraîneur sortent. Nous les aspergeons de "Go Habs Go!" et de "Sweep! Sweep! Sweep!" . Pat est particulièrement en feu. Et soudainement, une pièce d'homme sort de l'autobus. Il prend sa valise sous nos cris, puis se tourne lentement vers nous. J'ai un goût de chiotte qui me monte à la gorge. C'est Cam Neely. Cam Neely, celui pour qui on a inventé le terme power forward. Cam Neely, qui n'avait peur de personne sur la patinoire. Cam Neely, qui est un des seuls Bruins qui a vaincu le Canadien en séries. Il s'approche de Pat qui continue de se faire aller le balai. Moi, je ferme ma gueule et je baisse un peu mon drapeau. Cam Neely se colle la face sur celle de Pat et lui dit, et je cite: "How about I stick that fucking broom up your ass?". Et Pat de répliquer "We'll see that tomorrow!". J'étais estomaqué Ce qui a sauvé l'anus de Pat de la destruction totale est le fait que 2-3 de nos comparses prenaient des photos, avec flash. Il s'est retourné en marmonnant quelque chose comme "Yeah, you better take pictures..." et est parti. Wow! Pat, je ne sais pas si tu lis ceci, mais si oui, tu es un exemple de courage. Jamais je n'aurais tenu tête à Cam Neely, surtout si je ne suis pas dans mon pays.
Malheureusement, ou heureusement pour nos rectums, les joueurs n'étaient pas dans la bus. Probablement qu'on les avait droppés à l'hôtel avant. Nous sommes donc rentrés, avec des photos de Cam Neely et de l'excitation à revendre. En fait, pour ceux qui lisent ce blogue aujourd'hui (lundi le 14), l'histoire de Cam Neely est racontée dans la section sport, mais en version romancée. On y dit que Cam n'a pu s'empêcher de rire et de nous laisser lui tirer le portrait. Me semble ti pas que je ne me souviens pas de l'avoir vu rire. Et les phtos ne faisaient pas spécialement son affaire non plus. Ah, la désinformation... Mais vous connaissez maintenant la vraie histoire grâce à moi, le Yve Lavigueur des blogueurs. Le journaliste devait mettre nos photos avec l'article mais il ne l'a pas fait, j'ignore pourquoi. Lorsque je les aurai, je les posterai ici.
2 down, 14 to go!
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3 commentaires:
Wow ! Wow ! Wow ! Encore des récits comme ça ! C'est des bonbons !
Toi, t'es le plus chanceux baveux du monde !
Quand tu m'as dis que tu allais à Boston voir le match, j'étais inquiète en me disant: "Il ne sera pas chanceux comme ça toute sa vie ! Il va finir par manger une volée". Bien contente que tu sois revenu en un morceau... Quoique t'as pas encore conté ta soirée de dimanche...
Bref ! Fiou !
T'es pas mongols juste à peu près...
Calvasse.
Le pire c'est que je rêve me me faire péter la yueule par Cam Neely. Cam Neely l'Acteur?
Vaze
Yve, la photo a été envoyée... Pas moi qui décide quelle photo passe ou passe pas, c'est le chef de pupitre.... Pis le sourire , ben mettons que Roy m'en a parlé et sa traduction de la réponse de Neely était assez mal foutue pour mêler n'importe quel Pepsi! Au moins, ça nous a permis d'être repris par Ronald King, qui , lui , a transporté l'histoire au Centre Bell!
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