mardi 15 avril 2008

Suite et fin



Bon, désolé pour le délai auprès des 2 personnes qui me lisent.

Où en étais-je... Les ptits cons en arrière de nous. Le problème, c'est qu'aux USA, tu te fais pogner dans une bataille, ou même une légère prise de bec, et tu passes la nuit en prison. Et on nous avait bien averti que l'autobus partait immédiatement après le match, alors que les prisonniers politiques se débrouillent! Moi, je suis baveux, mais je ne suis pas con. Si je vois que l'autre gars veut vraiment me péter la yeule, j'irai pas lui frotter mon drapeau dans la face après un but du CH. Mais les ptits cons derrière nous, ils étaient plates. Pas parlables, nous lançaient de la bière et nous donnaient des claques derrière la tête. Si on leur touchait, on se faisait expulser. Alors on leur disait juste de ne pas nous toucher et de gueuler. Ce qu'ils firent. Le seul temps où ils ont fermé leur gueule, c'est pendant le sacro-saint hymne national américain. Il y en avait avec des drapeaux des États-Unis sur le dos, et la foule scandait USA! USA! pendant le match, tout en riant de notre hymne national. Comme si ça nous dérangeait. J'ai jamais entendu la foule au Centre Bell crier CANADA! CANADA! pendant une game. J'haïs les hymne nationaux, c'est juste bon pour les Olympiques. C'est un match entre les Bruins et le Canadien, pas le Canada contre les States.

Bref, on voyait qu'il y avait du potentiel pour de la casse, alors on a demandé à Julie de nous prendre en photo avec les petits cons, question de ne pas avoir à faire faire des portraits-robots après le match. Voici ce que ça a donné.


C'était intéressant de voir les vidéos d'avant-match. Ce qui m'a frappé, c'est qu'on y montre presque juste des mises en échecs pis des bagarres. On voit que les Bruins sont une équipe toute en finesse. Il y avait aussi des images de leurs buts de cette année, et étrangement, il n'y en avait pas contre le Canadien. Hum... Calvince que ça me rend encore plus fier de mon club de voir ça. Un beau club, avec des joueurs rapides et surtout talentueux. La foule était assez bien divisée. Nous, on était dans un tas de Canadiens, mais derrière nous se trouvait une montagne de Bruins. Ils applaudissaient pendant la présentation de leurs joueurs, et n'ont particulièrement pas apprécié lorsque Mathieu et moi avons réservé nos plus sincères applaudissements au gardien Tim Thomas. On criait "We love Tim Thomas!". Yé tellement nul, le pauvre...

Puis, le match commence. La foule est partagée, Chara est hué chaque fois qu'il a la rondelle, mais les Bruins font le même coup à Kovalev. Nos "Olé, olé olé olé" sont repris par les Bostonnais qui chantent "You're gay, you're gay you're gay you're gay". D'ailleurs, les ti-counes derrière nous passent leur temps à traiter tout le monde de fif, à hurler aux Bruins de nous arracher la tête, à cheerer quand un des leurs prend un lancer 10 pieds par-dessus le but et à ne vouloir que des mises en échec. Leur meilleur call a probablement été celui-ci, et je cite: "Kovalev has no sack!". Sans compter qu'ils hurlaient à leurs joueurs de faire des Marty McSorley d'eux-mêmes, et je ne crois pas qu'ils voulaient dire de jouer avec un bâton illégal.

Les Bruins scorent, on se fait tapocher, on se vire de bord, la sécurité arrive, elle avertit les cons de se calmer... Bref, une ambiance des plus belliqueuses. La sécurité est montée deux fois en première période pour avertir les connnards de nous lâcher. À la fin de la première, Mathieu va se chercher de la bière. Il ne revient pas à temps pour la deuxième et rate le but des Habs. On hurle, on est heureux, tout va bien, puis je reçois une serviette des Bruins. Je me tourne, et j'aperçois dix banc derrière moi un bonhomme rasé qui me regarde avec des yeux de psycho et me fait signe de venir me battre avec lui. Je le regarder en souriant, lui demandant pourquoi je ferais ça. Il ne me répond pas mais continue de me faire signe de m'en venir. Je le regarde pendant une bonne minute, tout le monde me dit de me retourner vers le match, la sécurité monte, finalement rien ne se passe. Mathieu revient, et nous continuons d'exhiber nos excellentes pancartes de Price, espérant que pour une fois, RDS pourraient filmer autre choses que des maudites pancartes Pierre et Yvon Se Touchent ou des conneries du genre.

Entretemps, il y a eu de la bagarre, quelques expulsions dans le Garden, il y a même deux fans du Canadien qui se font expulser pour avoir lancé un sac de pinotte (funny, quand on pense que les caves derrière nous nous ont lancé de la bière au moins 3 fois). C'est ça quand t'es pas chez vous, les gardiens ont pas trop de patience pour ceux avec des chandails rouges.

Un peu plus tard dans le match, après un arrêt fantastique de Price (quel goaler, pareil. Et dire qu'il va seulement s'améliorer, c'est épeurant), Mathieu se fait piquer sa pancarte de Jesus Price par une main qui vient de derrière nous. On se retourne, c'est mon gros psycho de tout à l'heure qui est rendu derrière nous. Il déchire la pancarte en nous regardant d'un air menaçant, puis, en gardant son air menaçant, se met à jouer du air guitar devant nous! J'ai jamais rien vu d'aussi absurde! Depuis quand ça a l'air toffe, jouer du air guitar? On était bouche bée. Je me dit d'ailleurs qu'on aurait dû embarquer dans son air band et se mettre à jouer de la air clarinette pis du air drum pour l'accompagner, le toffe avec son drapeau américain. On laisse ça aller, on se revire de bord, et le tata pogne ma casquette. Là, on se vire de bord. Moi, je lui demande juste pourquoi il fait ça, qu'est-ce que je lui ai fait, mais Mathieu est plus agressif. Il lui crie après "What the hell, man? What the hell?". Et la sécurité monte pour la 4 ième fois. Ils expulsent le gros cave et Mathieu aussi! N'importe quoi. Ils disent qu'on aurait dû les avertir au lieu de répliquer. Morale de l'histoire: À Boston, il faut que tu avertisses la sécurité 4 fois avant que ça compte. On rappelle Mathieu sur son cellulaire, il est dehors dans un bar à prendre un verre et écouter la troisième. Plate.

Le match se rend donc en overtime. Après 3 minutes, je regarde en bas à ma droite et qui est-ce que je vois? Mathieu, habillé aux couleurs des Red Sox. Il me sourit, enfonce sa casquette et regarde le match. Trop fort. Je signale sa présence aux autres, mais on ne va pas le rejoindre pour ne pas le trahir.

Comme on le sait tous, les Habs perdent. Les Bostonnais s'en donnent à coeur joie. Faut ben leur laisser ça, les pauvres. Les ptits cons derrière moi viennent me voir et me disent que c'est juste un jeu. Bof. C'est pas de leur faute après tout, ils n'étaient même pas nés la dernière fois que Boston a battu Montréal. Je vais rejoindre Mathieu qui me raconte son histoire.

Après son expulsion, il est allé dans un bar, mais comme le match devait être terminé, notre chauffeur d'autobus était arrivé. Mat est donc allé se changer, il a mis son chandail des Red Sox pour être plus sympa et s'est fait ouvrir les portes du Garden par des fans de Boston, prétextant qu'il était allé fumer et criant sa joie vu que les Red Sox menaient contre les Yankees. Plein de Bostonnais l'ont donc aidé à revenir dans l'édifice, et il s'est assis à la place des gars qui s'étaient fait sortir parce qu'ils avaient lancé des pinottes. Il est même retourné voir les petits crisses pour leur montrer qu'il n'avait pas raté le match au complet comme leur gros colon de joueur d'air guitar. Mathieu est un héros puisqu'il a ainsi triomphé en trompant l'adversaire avec un simple gaminet. On le voit ici alors que le Nouvelliste de Trois-Rivières lui remet la médaille d'honneur du Canada.


En sortant, tout le monde hurlait sa joie dans les rues de la ville et on se faisait achaler. Mais la plupart étaient cool, il suffisait de leur dire "Good game" et ils perdaient leur agressivité. Je me suis fait prendre en photo avec des gros, mais gros fans des Bruins qui semblaient être évadés de prison et qui faisaient semblant de me tapocher. J'ai été leur bitch pour un petit deux minutes. It's all in good sports! J'étais frustré de perdre, surtout que mon balai venait de perdre sa pertinence, mais en même temps, je trouvais que c'était une bonne chose. Une bonne chose pour la rivalité et pour le hockey. Si les Bostonnais peuvent se ré-intéresser à leur club de hockey, tant mieux. Et notre fiche contre eux est de 13-1, c'est encore potable.

Je laisse quand même le mot de la fin à un fan de Boston, qui a fait ma soirée. Avant que j'embarque dans la bus, il m'a dit: "So, we won tonight. Big deal, you guys will take us out in five".

Jamais personne n'a dit aussi vrai!

Oh, et j'ai reçu quelques photos dont je parlais. Ça, c'est le cheval de Boston qui s'est découvert une passion pour le Tricolore.

Ça, c'est Mathieu avant d'entrer dans le Garden avec sa pancarte. Moi, on voit juste mes bras. Mais quels bras!

Ça, c'est Cam Neely qui s'approche de nous après qu'on lui ait trop crié de Sweep dans les oreilles.

Et ça, c'est Cam Neely qui dit des gros mots à Pat pendant que j'assiste au spectacle des premières loges.

3 commentaires:

Marie-Ève B. Bérubé a dit…

Ouf ! Quelle histoire ! Contente que ça se soit bien terminé ! J'étais presque nerveuse en lisant ! J'avais peur que tu annonces que depuis Boston, tu avais perdu l'usage de ton bras gauche ainsi que celui d'un de tes yeux...

Bien hâte de te voir !

derf a dit…

Oooooooh yeah mon Ben !!!

Tes histoires sont incroyables. Presqu'autant que l'histoire du couguar de Sébas lol !!! Mais toi, t'as des photos. Je vais envoyer ton lien à quelques amis fanatiques de la sainte flanelle. Peut-être qu'on pourra ainsi doubler ton nombre de lecteurs. Ça vaut vraiment la peine d'être lu. Belle écriture colorée. Continues, j'en veux plus.

Go Habs Go et vive Jesus Price

Fred

Anonyme a dit…

C'est trop drôle. Lors du 6 ième match, qu'on a écouté un gang de copains ensembles, Un de mes chums m'a dit: "Tu sais pas quoi Vince, y'avais un gars dans notre autobus qui passait le balais entre les rangés et ce gars là s'est presque fait péter la yeule par Cam Neely en personne."

Trop drôle.

Vaze